DESENCHANTEMENT
DÉSENCHANTEMENT ET RÊVE
d’un citoyen, peut-être nul en politique.
Le spectacle présenté par la politique et par ses acteurs m’inspire des réflexions qui me plongent dans un état d’extrême perplexité. Trop souvent, il me semble que nos responsables n’agissent pas comme il le faudrait, ou bien qu’ils tiennent des propos mensongers qui révèlent le peu de considération qu’ils ont pour les citoyens qui les écoutent et les candides qui les élisent. Ces aspects navrants de la réalité me consternent. Prudent, je me demande si je suis compétent pour avoir un avis sur la politique, plus particulièrement sur le comportement de ses acteurs et sur leurs aptitudes. D’autant qu’ils ont, dans leur majorité, des cerveaux brillants, qu’ils sont conseillés par des gens qui ont fait de grandes études ! Bref, comparé à tant d’excellences, et si j’étais nul ? Pourtant, quand je pense aux erreurs flagrantes de jugement, aux menteries reconnues comme telles par tous et aux bourdes qui ont été commises au cours de l’histoire par des dirigeants politiques de premier plan ou par leurs collaborateurs, j’en arrive à douter de la légitimité de mes doutes. Comme j’aimerais me tromper, par exemple, quand je pense qu’il est idiot de se cramponner à l’idée du départ à la retraite à soixante ans alors que le temps pendant lequel on la percevra s’allongeant régulièrement il est impossible de la financer sans augmenter pareillement la durée des cotisations. Bref, un total qui progresse sans cesse ne peut rester égal à une addition de termes de valeur constante. Cette réflexion est du niveau de l’école primaire, non ? Eh bien, il y a des chefs qui pensent le contraire ! Alors, j’ai décidé d’en avoir le chœur net sur les causes de ma perplexité, parfois même sur celles de mes indignations, comme dit l’autre. J’ai poursuivi ma réflexion. Et là, je crois avoir fait des découvertes ahurissantes. Si vous êtes intéressé(e) par cette affaire, lisez ce qui suit et dites-moi si je me trompe !
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L’actualité politique est constituée par des faits, subis ou provoqués, et par des déclarations qui les commentent ou les initient.
1 – Carences des déclarations qui commentent : Bien souvent un leader ne dit pas ce qu’il pense sincèrement mais ce qu’il croit électoralement payant d’exprimer. Parce que son investissement en politique est considérable. On comprend alors son désir de le rentabiliser et que son premier souci est d’être réélu. Dans ces conditions, le décalage entre ce qui est dit et la réalité est inévitable. Les déclarations sont des leurres. De là, les discussions stériles au cours de certaines émissions télévisées. L’invité présente la réalité d’une façon qui le valorise au lieu d’éclairer honnêtement les téléspectateurs sur ce qu’il pense sincèrement. Ainsi est dénaturée la fonction de ces entretiens. Ces émissions ne fonctionnent pas pour informer mais comme un jeu d’attrape couillon. Elles sont presque toujours inutiles.
2- Carences des déclarations qui annoncent des actions : Jusqu’ici, les hommes politiques ont considéré qu’ils pouvaient dire n’importe quoi n’importe comment. Deux raisons à cet état de fait :
Passons sur l’annonce des actions qu’ils vont faire bientôt, étant entendu qu’ils se donnent ainsi le temps qu‘elles soient oubliées, ce qui se produit presque toujours.
Dans les autres cas où le discours annonce des actions qui seront effectivement faites, les critères qui ont fait la preuve de leur efficacité partout où des hommes sérieux agissent avec les résultats souhaités ne sont pas respectés. Voici ces quatre critères incontournables et l’ordre dans lequel ils doivent impérativement être concaténés.
LES QUATRES ETAPES D’UNE COMMUNICATION EFFICACE
- Commencer par présenter l’état des lieux ( ce qui est bien, passable et carrément inacceptable ) en fonction de critères évidents acceptés par tout observateur sérieux.
- Proposer les actions correctrices qui s’imposent. En les justifiant.
- S’engager à les réaliser en respectant un calendrier.
- S’engager à se référer régulièrement à ce calendrier en présentant régulièrement ( mensuellement ou tous les trois, six ou douze mois, selon les cas ) un bilan des actions en cours. Sous la forme d’une communication …..
- collective, par la voie télévisée, la presse et
- individuelle, ( par un écrit, au moins une fois par an, dans les cas d’une extrême importance )
- qui présente la réalité comme elle a effectivement évolué.
Ces critères sont ceux, évidents, respectés partout où une activité est exercée par des gens sérieux, en particulier dans toute société qui a réussi dans sa spécialité
C’est ici qu’existe une carence fondamentale négligée par les commentateurs de la vie politique. Après un discours, l‘absence des bilans réguliers qui seuls le valident n’est pas constatée, comme si cette carence grave ne l’était pas ! D’où, les paroles s’envolant sans contrôle des promesses faites, sans moyen de pression pour qu’elles soient tenues, nul orateur ne craint d’être sanctionné. Tous pensent qu’ils sont implicitement encouragés à continuer de dire n’importe quoi. Quant aux commentateurs, ils tombent dans le piège des idées exprimées par les mots, ils débattent de ces idées en oubliant que faute d’un bilan qui les valident, elles ne peuvent être prises en compte.
Tant que la pratique des bilans ne sera pas automatiquement associée à celle d’une promesse, on continuera à dire n’importe quoi et les électeurs ne disposeront pas d’un critère fondamental d’appréciation de l’action politique.
Les affaires politiques sont des affaires sérieuses. Les électeurs sont, de fait, les sociétaires d’une entreprise, l’Entreprise Nation. En tant que tels, ils doivent être traités aussi sérieusement que les actionnaires de n’importe quelle société honorablement connue, en particulier en étant régulièrement informés par des bilans de l’évolution des actions entreprises par l’Etat. Ainsi s’établirait entre responsables et citoyens un dialogue sérieux, étayé par des documents écrits qui révèlent, proposent, expliquent, et conforté par des dispositions – les bilans – qui permettent de suivre la bonne exécution des promesses faites. Faute de quoi, le dialogue social reste défectueux, avec cette conséquence navrante : l’électeur exclu de son rôle de citoyen-sociétaire-contrôleur se sent déconsidéré. Rabaissé, il se détourne de la politique. Ne nous étonnons pas alors qu’il s’abstienne en masse de voter.
L’importance du distinguo à établir entre le contenu et ce qui l’encadre est fondamentale.
En guise de première conclusion :
Toute déclaration politique est la réalité apparente d’un système complexe qui est régi pas des règles universelles, quel que soit son contenu.
Ces règles sont appliquées par toute structure efficace de la société civile qui exprime un message. Pourquoi en serait-il différemment pour la politique ? Même l’art respecte des règles ! En musique, par exemple, le choix d’une gamme sert de référentiel au développement mélodique d’un thème, quelles que soient les notes.
De même des règles fixes régissent un discours, quelque soit son contenu. En particulier l’exigence de faire régulièrement des bilans.
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La suite, bientôt avec :
- Les pièges de la discussion politique
- Le scanner du comportement actuel des hommes politiques
- Une première sélection de réalités inacceptables que négligent les responsables de tous bords.
- L’état des besoins moraux de la nation négligés et des propositions pour les satisfaire.
- Le récapitulatif des critères d’appréciation de l’action politique individuelle. Abaque d’expertise.
- Et la solution avec la création d’une troisième force :
L’APIPE : Association Pour l’Information Politique des Electeurs.
Dans son manifeste, l’APIPE définit :
- Les sujets de réflexion auxquels le citoyen peut raisonnablement réfléchir et ceux pour lesquels il est incompétent ( par exemple le vote pour le traité de Maastricht ). Ainsi serait évitée une pléthore de discussions stériles entre les citoyens !
- Les critères d’un comportement des dirigeants radicalement nouveau, sur tous les plans.
- Comment elle éclaire les citoyens,
- Comment elle devient une troisième force
- Comment elle l’exercera pour que les acteurs politiques se comportent conformément à l’intérêt général.
IMPORTANT :
Ce qui précède ne relève pas de la logique électorale. Parce qu’ ” on ne peut pas trouver la solution à un problème grave par le système qui a créé le problème “. Seuls les problèmes mineurs peuvent être traités de l’intérieur, comme le font les médicaments. Quant aux pathologies dangereuses, l’intervention de type chirurgical s’impose. Alors, la solution ne peut être produite que par la mise en œuvre des moyens d’action d’une troisième force employés par des leaders sans ambition politique. C’est la seule façon de s’occuper de la santé du malade sans être contaminé par lui ni sous l’emprise des pulsions inavouables de sa propre personne……
Vaste programme ! Quelles que soient ses chances de succès, n’est-il pas plus excitant d’agir dans l’espoir de changer ce qui nous semble être inacceptable que de rester dans le cul de sac du système actuel et des discours qu’il génère entre personnes candides, altruistes, et personnages affamés sous le masque de la respectabilité, quand leur sincérité, ça arrive parfois, ne s’exerce pas au service d’une incommensurable bêtise ?