DESENCHANTEMENT

DÉSENCHANTEMENT ET RÊVE

d’un citoyen, peut-être nul en politique.

 

Le spectacle présenté par la politique et par ses acteurs m’inspire des réflexions qui me plongent dans un état d’extrême perplexité. Trop souvent, il me semble que nos responsables n’agissent pas comme il le faudrait, ou bien qu’ils tiennent des propos mensongers qui révèlent le peu de considération qu’ils ont pour les citoyens qui les écoutent et les candides qui les élisent. Ces aspects navrants de la réalité me consternent. Prudent, je me demande si je suis  compétent pour avoir un avis sur la politique, plus particulièrement sur le comportement de ses acteurs et sur leurs aptitudes. D’autant qu’ils ont, dans leur majorité, des cerveaux brillants, qu’ils sont conseillés par des gens qui ont fait de grandes études ! Bref, comparé à tant d’excellences, et si j’étais nul ? Pourtant, quand je pense aux erreurs flagrantes de jugement, aux menteries reconnues comme telles par tous et aux bourdes qui ont été commises au cours de l’histoire par des dirigeants politiques de premier plan ou par leurs collaborateurs, j’en arrive à douter de la légitimité de mes doutes. Comme j’aimerais me tromper, par exemple, quand je pense qu’il est idiot de se cramponner à l’idée du départ à la retraite à soixante ans alors que le temps pendant lequel on la percevra s’allongeant régulièrement il est impossible de la financer sans augmenter pareillement la durée des cotisations. Bref, un total qui progresse sans cesse ne peut rester égal à une addition de termes de valeur constante. Cette réflexion est du niveau de l’école primaire, non ? Eh bien, il y a des chefs qui pensent le contraire ! Alors, j’ai décidé d’en avoir le chœur net sur les causes de ma perplexité, parfois même sur celles de mes indignations, comme dit l’autre. J’ai poursuivi ma réflexion. Et là, je crois avoir fait des découvertes ahurissantes. Si vous êtes intéressé(e) par cette affaire, lisez ce qui suit et dites-moi si je me trompe !

………………………

L’actualité politique est constituée par des faits, subis ou provoqués, et par des déclarations qui les commentent ou les initient.

1 – Carences des déclarations qui commentent : Bien souvent un leader ne dit pas ce qu’il pense sincèrement mais ce qu’il croit électoralement payant d’exprimer. Parce que son investissement en politique est considérable. On comprend alors son désir de le rentabiliser et que son premier souci est d’être réélu. Dans ces conditions, le décalage entre ce qui est dit et la réalité est inévitable. Les déclarations sont des leurres. De là,  les discussions stériles au cours de certaines émissions télévisées. L’invité présente la réalité d’une façon qui le valorise au lieu d’éclairer honnêtement les téléspectateurs sur ce qu’il pense sincèrement. Ainsi est dénaturée la fonction de ces entretiens. Ces émissions ne fonctionnent pas pour informer mais comme un jeu d’attrape couillon. Elles sont presque toujours inutiles.

2- Carences des déclarations qui annoncent des actions : Jusqu’ici, les hommes politiques ont considéré qu’ils pouvaient dire n’importe quoi n’importe comment. Deux raisons à cet état de fait :

Passons sur l’annonce des actions qu’ils vont faire bientôt, étant entendu qu’ils se donnent ainsi le temps qu‘elles soient oubliées, ce qui se produit presque toujours.

Dans les autres cas où le discours annonce des actions qui seront effectivement faites, les critères qui ont fait la preuve de leur efficacité partout où des hommes sérieux agissent avec les résultats souhaités ne sont pas respectés. Voici ces quatre critères incontournables et l’ordre dans lequel ils doivent impérativement être concaténés.

LES QUATRES ETAPES D’UNE COMMUNICATION EFFICACE

  1.  Commencer par présenter l’état des lieux ( ce qui est bien, passable et carrément inacceptable ) en fonction de critères évidents acceptés par tout observateur sérieux.
  2. Proposer les actions correctrices qui s’imposent. En les justifiant.
  3. S’engager à les réaliser en respectant un calendrier.
  4. S’engager à se référer régulièrement à ce calendrier en présentant régulièrement ( mensuellement ou tous les trois, six ou douze mois, selon les cas ) un bilan des actions en cours. Sous la forme d’une communication …..
  •  collective, par la voie télévisée, la presse et
  •  individuelle, ( par un écrit, au moins une fois par an, dans les cas d’une extrême importance )
  •  qui présente la réalité comme elle a effectivement évolué.

 Ces critères sont ceux, évidents, respectés partout où une activité est exercée par des gens sérieux, en particulier dans toute société qui a réussi dans sa spécialité

C’est ici qu’existe une carence fondamentale négligée par les commentateurs de la vie politique. Après un discours, l‘absence des bilans réguliers qui seuls le valident n’est pas constatée, comme si cette carence grave ne l’était pas ! D’où, les paroles s’envolant sans contrôle des promesses faites, sans moyen de pression pour qu’elles soient tenues, nul orateur ne craint d’être sanctionné. Tous pensent qu’ils sont implicitement encouragés à  continuer de dire n’importe quoi. Quant aux commentateurs, ils tombent dans le piège des idées exprimées par les mots, ils débattent de ces idées en oubliant que faute d’un bilan qui les valident, elles ne peuvent être prises en compte.

Tant que la pratique des bilans ne sera pas automatiquement associée à celle d’une promesse, on continuera à dire n’importe quoi et les électeurs ne disposeront pas d’un critère fondamental d’appréciation de l’action politique.

Les affaires politiques sont des affaires sérieuses.  Les électeurs sont, de fait, les sociétaires d’une entreprise, l’Entreprise Nation. En tant que tels, ils doivent être traités aussi sérieusement que les actionnaires de n’importe quelle société honorablement connue, en particulier en étant régulièrement informés  par des bilans de l’évolution des actions entreprises par l’Etat. Ainsi s’établirait entre responsables et  citoyens un dialogue sérieux, étayé par des documents écrits qui révèlent, proposent, expliquent, et conforté par des dispositions – les bilans – qui permettent de suivre la bonne exécution des promesses faites. Faute de quoi, le dialogue social reste défectueux, avec cette conséquence navrante : l’électeur exclu de son rôle de citoyen-sociétaire-contrôleur se sent déconsidéré. Rabaissé, il se détourne de la politique. Ne nous étonnons pas alors qu’il s’abstienne en masse de voter.

L’importance du distinguo à établir entre le contenu et ce qui l’encadre est fondamentale.

En guise de première conclusion :

Toute déclaration politique est la réalité apparente d’un système complexe qui est régi pas des règles universelles, quel que soit son contenu.

Ces règles sont appliquées par toute structure efficace de la société civile qui exprime un message. Pourquoi en serait-il différemment pour la politique ? Même l’art respecte des règles ! En musique, par exemple, le choix d’une gamme sert de référentiel au développement mélodique d’un thème, quelles que soient les notes.

     De même des règles fixes régissent un discours, quelque soit son contenu. En particulier l’exigence de faire régulièrement des bilans.

…………………………….

La suite, bientôt avec :

  • Les pièges de la discussion politique
  • Le scanner du comportement actuel des hommes politiques
  • Une première sélection de réalités inacceptables que négligent les responsables de tous bords.
  • L’état des besoins moraux de la nation négligés et des propositions pour les satisfaire.
  • Le récapitulatif des critères d’appréciation de l’action politique individuelle. Abaque d’expertise.
  • Et la solution avec la création d’une troisième force :

L’APIPE : Association Pour l’Information Politique des Electeurs.

Dans son manifeste, l’APIPE définit :

  • Les sujets de réflexion auxquels le citoyen peut raisonnablement réfléchir et ceux pour lesquels il est incompétent ( par exemple le vote pour le traité de Maastricht ). Ainsi serait évitée une pléthore de discussions stériles entre les citoyens !
  • Les critères d’un comportement des dirigeants radicalement nouveau, sur tous les plans.
  • Comment elle éclaire les citoyens,
  • Comment elle devient une troisième force
  • Comment elle l’exercera pour que les acteurs politiques se comportent conformément à l’intérêt général.

IMPORTANT :

Ce qui précède ne relève pas de la logique électorale. Parce qu’ ” on ne peut pas trouver la solution à un problème grave par le système qui a créé le problème “. Seuls les problèmes mineurs peuvent être traités de l’intérieur, comme le font les médicaments. Quant aux pathologies dangereuses, l’intervention de type chirurgical s’impose. Alors, la solution ne peut être produite que par la mise en œuvre des moyens d’action d’une troisième force employés par des leaders sans ambition politique. C’est la seule façon de s’occuper de la santé du malade sans être contaminé par lui ni sous l’emprise des pulsions inavouables de sa propre personne……

Vaste programme ! Quelles que soient ses chances de succès, n’est-il pas plus excitant d’agir dans l’espoir de changer ce qui nous semble être inacceptable que de rester dans le cul de sac du système actuel et des discours qu’il génère entre personnes candides, altruistes, et personnages affamés  sous le masque de la respectabilité, quand leur sincérité, ça arrive parfois, ne s’exerce pas au service d’une incommensurable bêtise ?

L’A.P.I.P.E

PARTICIPEZ AUTREMENT A LA VIE POLITIQUE

AVEC L’A.P.I.P.E

De toute évidence, la vie politique est consternante. Tout au moins, je la vois comme telle !  Manifestement, le système présente des failles graves à corriger impérativement. L’inanité des débats télévisés est flagrante. Leur principe – une discussion dans le but d’informer le public et de concilier des partis pris  opposés – est à revoir. Il ne mène à rien d’intéressant : trop souvent, les paroles s’entremêlent sans laisser à un interlocuteur le temps de finir d’exprimer sa pensée. Impossible, dans ces conditions, d’être instruit par une discussion ! Pendant la discussion, chacun campe sur ses positions. Comme une machine à sous qui débite un programme quand une pièce est mise dans la fente. A la fin d’une émission, constat navrant que deux heures de débat n’ont pas modifié les avis opposés des protagonistes ….. et des spectateurs. Chacun est resté sur ses positions. Comme si rien ne s’était passé ! De toute évidence, il faut changer de formule ! Il reste à inventer une conversation politique d’un nouveau genre. Peut-être celle qui n’essaierait plus de concilier des avis antagonistes mais  qui se consacrerait exclusivement à la découverte des points d’accord de deux opposants     ( dans l’immense inventaire de ce qui n’est pas justifié et nuisible à tout le monde ) et à explorer dans l’esprit d’un consensus les moyens de remédier à ce qui est inacceptable. Ne serait-ce, pour commencer, par les plus petites anomalies. Reste à trouver comment et les journalistes ad hoc

En attendant, la politique telle que nous la vivons au quotidien ( débats télévisés, information gouvernementale ) est consternante ! A la réflexion, rien d’anormal à cette fâcheuse réalité. Manifestement, nous participons à une comédie qui n’est pas écrite par un auteur génial mais par des acteurs plus préoccupés de jouer égoïstement leur  rôle de goinfre ou celui partisan de leur groupe que de celui assigné par leur mission au service dela Nation. Ils la jouent avec la collaboration épisodique, plus ou moins bien inspirée, des amateurs-spectateurs qui la regardent. Voilà la réalité !

Ce qui est fâcheux dans ce type très particulier de ” représentation ” c’est qu’elle nous est imposée. La politique est une composante essentielle et obligée de notre existence. A l’exception des militants qui vivent d’espoirs, des parlementaires et hommes de gouvernements qui jouissent d’avantages conséquents qui les consolent de bien des déceptions, nous assistons sans pouvoir nous en échapper à un spectacle que bon nombre d’entre nous juge consternant. Nous sommes condamnés à le voir jusqu’à la fin de nos jours ! Toutes les portes du théâtre politique auquel nous assistons sont fermées. Pas la plus petite issue de secours. Cachée derrière le discours officiel de Liberté, Egalité, Fraternité, la réalité de notre condition est celle de prisonniers qui participent obligatoirement à un spectacle qui sert rarement leurs intérêts mais toujours ceux des comédiens. D’où deux réactions possibles pour les prisonniers que nous sommes.

– Laisser faire sans participer. Ou participer. Ces deux attitudes reviennent à rester dans le mauvais jeu pratiqué actuellement c’est-à-dire à jouer perdant, avec les résultats que l’on constate.

– Ou sortir du système et nous opposer à lui. Parce que

 “On ne peut pas trouver la solution à un problème par le système ( de pensée ) qui a créé le problème”  ( Freud ).

Il est temps de créer une troisième force

– qui présente la réalité comme elle est

– qui propose des critères jusqu’ici négligés d’évaluation  et d’action de la pratique de la vie politique.

– qui arrive à représenter ( par le nombre de ses adhérents et les dons financiers récoltés ) une force suffisante pour contraindre les acteurs actuels à faire ce qu’il faut comme il le faut. Ainsi serait fondé l’espoir qu’ils jouent correctement le rôle que la nation leur assigne. Vaste programme ! C’est le but de

l’A.P.I.P.E

Pourquoi, cette dénomination ?

parce que nous en avons marre que les politiques nous fassent avaler n’importe quoi.

A paraître bient : Le constat accablant de la réalité et l’espoir d’une pratique politique radicalement nouvelle.

LA LEÇON MÉCONNUE DE MUNICH

Les accords de MUNICH sont le fait d’une capitulation honteuse par laquelle la France et l’Angleterre, alliées de la Tchécoslovaquie, la contraignent à  céder le territoire des Sudètes à Hitler qui l’exigeait. Ceci pour éviter un risque de guerre avec le régime nazi. La guerre ! Les Français et les Anglais, étaient si traumatisés par l’horrible carnage qu’avait produit la guerre de 14-18, qu’ils voulaient à tout pris éviter un nouveau conflit armé avec l’Allemagne. Le défaitisme des populations françaises et anglaises associé à un comportement passif de leurs responsables politiques, a permis aux ambitions expansionnistes du dictateur allemand de l’emporter.

La  sinistre comédie de Munich a été jouée par trois personnages principaux : Chamberlain, représentant le gouvernement anglais, Daladier, Président du Conseil français et Hitler, Chancelier d’Allemagne. Inutile de parler de Benito Mussolini dont le rôle dans cette sinistre affaire a été celui d’un comparse d’opérette.

Rien à dire sur les prétentions de Hitler : Il applique, après l’avoir annoncé les pieds dans le plat, un plan d’expansion du Reich.

Rien à dire au sujet de la passivité de Chamberlain. C’est un crétin absolu ( et peut-être même, était-il germanophile ). Inutile d’espérer faire voir le monde comme il est à un aveugle.

Par contre, beaucoup à dire sur Daladier. D’un côté, il n’est pas aveugle. Il est intelligent et lucide. Il le prouve lorsque après avoir signé l’inacceptable, il dit à son chauffeur, quand la foule l’acclame à son retour à Paris : ” Les  cons ” Par contre, il subit la pression populaire qui veut à tout prix éviter une guerre pour que ne se reproduisent pas  les drames épouvantables qu’ont vécues les populations des zones de combats. Enfin, il a pour ” allié ”  un idiot qui ne voit pas les dangers d’un accord qu’il négocie. Ceci l’isole. Avec une marge de manœuvre dérisoire. Dans ces conditions …..

….. que pouvait faire Daladier ?

Accepter l’inacceptable ou le refuser.

Première hypothèse : Accepter l’inacceptable. Conséquences :

1 – On ne peut pas dire de lui que c’est un homme honorable : malgré l’existence d’un pacte d’assistance signé avec la Tchécoslovaquie, il n’a pas tenu ses engagements pour la secourir lorsqu’elle a été agressée dans ses intérêts vitaux.

2 – On ne peut pas dire qu’il a agi dans l’intérêt de son pays quand on connaît les conséquences de sa capitulation. Il n’a pas assumé sa fonction d’homme politique responsable et prévoyant…..

Deuxième hypothèse : Refuser de signer un accord calamiteux pour son camp :

Pratiquement, il suffisait qu’après avoir laissé parler les autres, il les traite, dans les termes diplomatiques appropriés, de sinistres guignols et qu’il leur annonce :

1 – qu’il refusait de signer un accord dépeçant la Tchécoslovaquie

2 – qu’à son retour en France il donne les raisons de son refus et mette solennellement en garde les français sur les conséquences de leur passivité. Avec, pour conséquence immédiate prévisible et quasi obligatoire :

3 – que l’Assemblée Nationale le renverse et nomme un autre Premier Ministre.

Ainsi, à partir du moment où il ne pouvait pas agir en accord avec ce qu’il pensait devoir faire, il fallait qu’il décide de sortir du système qui régissait son avenir politique. Le général de Gaulle s’est libéré des contraintes du gouvernement dont il dépendait et dont il n’appréciait pas les décisions en les condamnant et en lançant un mouvement de résistance hors du territoire national. Daladier, lui, est resté dans le système qui régissait sa carrière politique et qui l’a paralysé quand des circonstances exceptionnelles ne lui ont plus permis d’agir dans l’intérêt de la nation.

C‘est évident, quelle que soit la fonction, elle implique le devoir de l’exercer à la condition de disposer des moyens indispensables pour la mener à bien. Quand ce n’est pas le cas, comme ça se passe souvent, elle implique d’alerter qui il faut pour disposer des moyens nécessaires, et de démissionner, si on ne les obtient pas ( dans un temps raisonnable…. soyons réalistes ). On bascule alors dans la morale parce qu’on ne s’est pas compromis sur l’essentiel. On a eu un comportement irréprochable. Constatons que la morale ne se marie pas aussi souvent que souhaitable avec la politique. Ces hommes-là préfèrent trop souvent rester dans un système qui les paralyse ou qui les oblige à se renier s’il leur permet de conserver le pouvoir ou  l’espoir de le retrouver quand ils l’ont perdu.

Et c’est ici qu’il est intéressant de voir si, toute transposition historique faite, le Président Sarkozy n’est pas actuellement, et d’une certaine façon, dans la même situation que Daladier lorsqu’il est arrivé à Munich en septembre 1938. En effet, même évidence : la liberté de négocier des deux hommes est réduite. A l’époque de Munich, le négociateur devait tenir compte de la pression populaire et parlementaire. Aujourd’hui, le Président Sarkozy doit tenir compte des syndicats pour faire passer des réformes. C’est pas rien mais c’est acceptable s’il garde sa totale liberté d’action. Ce n’est pas le cas s’il confirme son ambition de se présenter aux prochaines élections présidentielles. Voici pourquoi.

Imaginons que  notre Président  continue à laisser entendre qu’il se présentera en 2012.

Première anomalie : Peu après avoir été élu, il annonçait qu’il ne se représenterait pas. Tout le monde semble l’avoir oublié. Mais enfin, tout politicien peut changer d’avis et il est des cas où un homme intelligent a des raisons d’évoluer. Mais aujourd’hui, on ne voit pas d’autre raison à ce ” retournement ” que l’amour du pouvoir pour le pouvoir.

Pis, il doit désormais ménager à la fois l’électorat et les syndicats, d’où des compromis pour éviter de perdre trop de voix précieuses en 2012. Il en résultera forcément un décalage entre ce que seront les réformes adoptées finalement et ce qu’il aurait été souhaitable qu’elles soient, d’où risque d’en limiter les effets bénéfiques.

Imaginons un autre scénario.

Notre Président  annonce dès maintenant qu’il ne se représentera pas.

Cette simple décision met le maximum d’atouts dans ses mains

Premier avantage : produit par l’effet de choc d’une telle annonce !

Deuxième avantage : moral. Considérable. Pas courant un homme politique qui renonce à exercer à terme le pouvoir qu’il détient pour mieux défendre une grande cause nationale ! Il acquiert une dimension à laquelle ne peuvent prétendre ses adversaires.

Troisième avantage : Lorsque pendant ses négociations il dira à la nation :

– ” en toute liberté, voilà ce que je considère être l’intérêt des français “

ses paroles pèseront plus que celles d’adversaires empêtrés dans un système où les intérêts corporatifs s’entremêlent jusqu’à l’embrouille avec ceux supérieurs de la nation.

Quatrième avantage : Libéré des contraintes de la fonction Présidentielle, d’autres fonctions moins contraignantes, aussi jouissives et peut-être même plus rémunératrices, attendent un Président qui pantoufle ! Demandez à Clinton ! Sans parler des avantages pour lui même et son entourage quant à sa vie personnelle. Mais n’en disons rien, ce qui ressort de la vie intime d’une personne ne nous regarde pas !

Il semble donc que l’intérêt de Nicolas SARKOZY rejoint le nôtre s’il annonce qu’il ne se représentera pas en 2012.

Il reste un dernier scénario à présenter, bien que peu probable.

Le Président fait une  annonce qui n’exprime pas ce qu’il fera :

Certains penseront que ce qui suit est machiavélique. Mais en politique, tout est possible. Il faut tout envisager, non ? Supposons donc que notre Président annonce qu’il ne se représentera pas …… bien que le moment ultime venu il ait bien l’intention de ne pas agir selon ses propos. Énorme, hein ! Mais la politique, c’est ça !  Rien de plus simple que d’appliquer un tel parti-pris : L’homme désigné pour représenter la majorité se comporte en compère. Peu avant le dépôt officiel des candidatures, il se retire in extrémis de la compétition ( pléthore de raisons avouables bien qu’inavouables ). Panique des adhérents. Là, les sympathisants entrent en jeu. Ils créent un vaste mouvement pour que le Président actuel revienne sur sa décision. De toutes parts, des suppliques lui sont adressées. Il feint de ne pas donner suite à leur demande. Finalement, il craque sous la pression populaire et annonce qu’il succombe par devoir à la pression populaire ! Vous souriez ? Osez voir les choses comme il est possible qu’elles deviennent ! Parce que la politique est une vaste course épique qui a ceci de commun avec la course hippique qu’il y a d’un côté les ” pur sang ” et de l’autre les  ” ânes ” qui votent pour eux. Et là, j’ai rien contre !  L’important est que la finalité du jeu soit obtenue, à savoir gagner, d’une façon ou d’une autre, quand on court, et de miser sur le bon cheval, quand on parie, dans l’espoir inavouable de bénéficier parfois de ses faveurs. Rien de meilleur que le crottin politique pour fertiliser son patrimoine !

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EN CONCLUSION

J’ai essayé par le présent texte de démontrer que l’intérêt de la Nation et celui de Monsieur Sarkozy, se confondent s’il annonce qu’il ne se présentera pas aux élections présidentielles de 2012. Et comment, comble de paradoxe politique, il peut négocier actuellement avec le maximum d’atouts même si – in fine – il fait passer son intérêt particulier avant l’intérêt général en n’agissant pas demain conformément à ses dires.

En l’état, le comportement de Monsieur SARKOZY n’inspire aucune considération pour sa personne. C’est celui d’un goinfre. Il se place au même niveau, bas, que les autres alors que la place que lui impose sa fonction est celle d’un homme libéré de sa faim personnelle pour confectionner sans fâcheux compromis, le menu qui permettra à la nation de satisfaire ses légitimes appétits….. enfin, des ” appétits ” …… justement pris en compte !

L’INVERSION EN POLITIQUE

 

( Extrait du dictionnaire politique commenté )

Dans ce monde sens dessus-dessous, il est paradoxal de constater que la corporation qui pratique l’inverse de ce qu’elle devrait faire, à savoir remettre à l’endroit ce qui est à l’envers, est celle des hommes politiques. Ils incarnent les applications les plus consternantes et fâcheuses du PRINCIPE D’INVERSION.

RAPPEL : Inversion : qui va dans le sens opposé. Le principe d’inversion régit de tous temps la vie politique et le comportement de ses chefs.

 

Voici quelques exemples flagrants d’inversion politique.

Staline : Potentat issu du communisme. Plus précisément, Staline est un homme seul qui domine totalement des assemblées du peuple créées pour exercer le pouvoir et contrôler ses chefs..

Kim Jong-Il : Il fait plus fort que Staline. Non seulement il a un pouvoir comparable à celui du Père des Peuples, mais il le transmet à son fils dans le meilleur esprit monarchique. Comme si Staline avait remis sur le trône un Romanov !

Fidel Castro : Fait moins bien que Kim Jong-Il : il transmet son pouvoir absolu à son frère.

Remarque : C’est une spécialité communiste d’inverser son esprit fondateur partout où il est établi.

                    Constatons encore que plusieurs autres pays démocratiques fonctionnent plus ou moins de cette façon.

Chirac : Magnifique recordman  de l’inversion.

Après avoir juré qu’il ne dissoudrait pas l’Assemblée Nationale, il la dissout, suite à un vote défavorable. Il provoque ainsi des élections législatives dont l’effet est l’inverse de celui qu’il souhaite : l’élection au Parlement d’une majorité de députés socialistes. Là, se produit une autre contradiction : A l’inverse de de Gaulle qui démissionnait quand il n’était plus suivi par les électeurs, Chirac reste en place. Une façon comme une autre de prouver son gaullisme : a contrario ! Ce en quoi il est récompensé plus tard en faisant mieux dans l’inversion, sans rien faire….. Il est élu à une élection présidentielle avec les voix de son opposition de gauche ….cela va de soi !

Coppé :  Porte parole du gouvernement. Virtuose de l’inversion dans l’art de faire passer le faux pour du vrai. Quand vous lui écrivez, il émaille sa réponse tapée à la machine de mentions manuscrites du genre  » Votre réflexion fait progresser la nôtre « , ou «   Bien amicalement « , et il signe personnellement de sa belle écriture. En fait, ce sont des nègres qui scannent ces messages soit disant personnels, comme je l’ai constaté le jour où j’ai rencontré par hasard notre ministre dans la rue. Après lui avoir rappelé l’objet des lettres que je lui avais adressées et auxquelles il avait  » personnellement  » répondu, il me dit :      » C’est très bien ce que vous me dites là. Ecrivez-moi «  ….. cela va de soi !

Fabius : Bourgeois très riche, instruit, talentueux et socialiste, il devrait, en toute rigueur socialiste, œuvrer, avec les importants atouts dont il dispose, pour la promotion aux plus hautes responsabilités d’hommes du peuple compétents de son parti. Au contraire, il se sert de la clientèle socialiste pour qu’elle milite pour lui et lui permette d’éliminer ses concurrents socialiste curieusement tous grands bourgeois, aussi riches, instruits et talentueux que lui…. Cela va de soi !

Socialiste : Parti qui attend que des voix s’élèvent dans son sein pour exiger ce qui est une évidence, que ses chefs actuels, des grands bourgeois, abandonnent leur pouvoir pour le confier à des hommes du peuple compétents dont ils seraient les conseillers…. Cela irait de soi !

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La liste des exemples où règne en maître dans la vie politique le principe d’INVERSION remplirait plusieurs Bottins. Citons les deux derniers cas de son application.

1- Il était tout. Il pouvait devenir encore plus ! Il est devenu moins que rien après quelques minutes d’égarement sensuel. Comble d’inversion : c’est grâce aux mensonges de celle qui l’a fait chuter que la République Française a évité le risque d’avoir à sa tête un homme peu recommandable. Merci  ” Madame  ” !

2-  Nos dirigeants nous alertent depuis peu sur les effets fâcheux de la dette alors que non seulement tout le monde en est conscient depuis quelques années mais aussi, et paradoxalement, que  se sont ces politiques qui l’ont développée. Formidable ce culot d’utiliser comme argument ce qui se retourne contre soi ! Le plus extraordinaire c’est que ça passe.

Le cas FILLON : Notre Premier Ministre serait-il, lui aussi, un virtuose de l’Inversion politique ?

Lorsqu’il devient Premier Ministre, Monsieur Fillon déclare que le pays est en état de dépôt de bilan à cause d’une dette excessive. Ah, enfin, un homme lucide !  A partir de quoi il est logique d’espérer qu’il fera tout pour réduire cet endettement. Ou qu’il démissionne, si on ne le lui permet pas. Au contraire,  non seulement, il ne démissionne pas, mais, en plus, il contribue à aggraver la dette. Il se comporte comme s’il acceptait de commander un navire dont, suite à une avarie, le gouvernail était bloqué dans une position qui dirige le vaisseau politique droit sur un iceberg. Qu’aurait fait n’importe quel commandant responsable dans ces conditions ? Stopper les machines pour arrêter le bateau avant la collision fatale, voire, faire marche arrière. Animé par l’esprit symétrique de l’inversion François Fillon fait chauffer un max les chaudières en empruntant de plus en plus. Se flattant même, sur un ton très Garibaldien, des taux très bas accordés à la France du fait de son triple A ! Aujourd’hui, il crie ” au feu  ” ! C’est quand même énorme ce culot de dénoncer les méfaits d’une dette qu’on a entretenue et que personne ne le constate et ne le lui fasse pas remarquer !  Que dire de l’opposition qui tombe dans le piège des mots au lieu de considérer l’affaire d’un simple point de vue chronologique sous l’éclairage des conséquences évidentes de la prise en compte d’une déclaration de Fillon et de ce qu’elle ne s’accorde pas avec son action par la  suite ? Peut-être aussi parce que l’opposition a contribué à aggraver cette dette quand elle a été au pouvoir ….

Avec aussi peu de rigueur de tous côtés, sommes-nous foutus ?

L’espoir de ne plus avoir à déplorer les effets du principe d’inversion dans la pratique politique ne viendra pas spontanément des dirigeants. Une force libérée des appétits trop personnels ou des intérêts partisans doit être créée pour contraindre nos responsables à faire ce qu’il faut, comme il le faut. Ceci  se fera tôt ou tard, car tout ce qui doit se faire s’accomplit, un jour ou l’autre, par la volonté des hommes éclairée par le sens de  l’EVIDENCE dont l’effet est renforcé parfois par un heureux hasard ( actuellement les décisions prises et à venir des Agences de notation dont les suites sont celles, salutaires, de grands coups de pieds au cul ). En attendant ces jours favorables, j’ai créé l’APIPE dont je vous parle dans un autre article.

Juste cette précision pour terminer par un peu d’humour :

Pourquoi l’A.P.I.P.E ?

Parce qu’on en a marre que les hommes politiques nous fassent avaler n’importe quoi.